Depuis le jour de l'apparition à Bernadette Soubirous, Marie a "guéri" en ce lieu, souffrances et maladies, redonnant aussi la santé du corps à nombre de ses enfants. Elle a cependant opéré des prodiges plus surprenants encore dans le coeur des croyants, les ouvrant à la rencontre avec son fils Jésus, réponse authentique aux attentes les plus profondes du coeur humain. L'Esprit Saint, qui la couvrit de son ombre au moment de l'Incarnation du Verbe, transforme le coeur de nombreux malades qui ont recours à elle. Même s'ils n'obtiennent pas le don de la santé corporelle, ils peuvent toujours recevoir un autre don bien plus important: la conversion du coeur, source de paix et de joie intérieures. Ce don transforme leur existence et les rend apôtres de la Croix du Christ, qui est signe d'espérance, même au milieu des épreuves les plus dures et les plus difficiles.
4. Dans la Lettre apostolique Salvifici doloris, je soulignais que la souffrance appartient à la situation historique de l'homme, qui doit apprendre à l'accepter et à la surmonter (cf. n. 2). Mais comment pourrait-il y parvenir, si ce n'est grâce à la Croix du Christ?
Dans la mort et la résurrection du Rédempteur, la souffrance humaine trouve son sens le plus profond et sa valeur salvifique. Tout le poids des vicissitudes et des souffrances de l'humanité est condensé dans le mystère d'un Dieu qui, assumant notre nature humaine, s'est anéanti jusqu'à se faire "péché pour nous" (2 Co 5, 21). Sur le Golgotha, Il s'est chargé des fautes de tous les hommes et, dans la solitude de l'abandon, Il a crié vers son Père: "Pourquoi m'as-tu abandonné?" (Mt 27, 46).
Du paradoxe de la Croix jaillit la réponse à nos questions les plus angoissantes. Le Christ souffre pour nous: Il a pris sur Lui la souffrance de tous les hommes et Il l'en délivre. Le Christ souffre avec nous, nous offrant la possibilité de partager avec Lui nos souffrances. La souffrance humaine, unie à celle du Christ, devient moyen de salut. Voilà pourquoi le croyant peut dire avec saint Paul: "En ce moment, je trouve ma joie dans les souffrances que j'endure pour vous, et je complète en ma chair ce qui manque aux épreuves du Christ pour son Corps, qui est l'Eglise" (Col 1, 24). La souffrance, acceptée avec foi, devient la porte d'entrée dans le mystère de la souffrance rédemptrice du Seigneur. Une souffrance qui n'enlève plus ni la paix ni le bonheur, car elle est éclairée par la lumière éclatante de la résurrection.
5. Au pied de la Croix, Marie souffre en silence; elle participe de manière toute spéciale aux souffrances de son Fils; établie Mère de l'humanité, elle est prête à intercéder pour que chacun obtienne le salut
(cf. Jean-Paul II, Lettre apostolique Salvifici doloris, LOURDES - FRANCE, 11 FÉVRIER 2004).
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