6 févr. 2011

Jean Paul 2, un pontificat marqué par la maladie

Un pontificat marqué par la maladie

 

Le pape Jean Paul II s’est éteint le 2 avril 2005. Alors que le Vatican diffusait chaque jour des bulletins plus alarmants, l’état de santé du souverain pontife n’avait cessé d’empirer depuis le mois de février. Selon le communiqué du Saint-Siège, Jean-Paul II est mort d'un choc septique et d'une insuffisance cardiaque irréversible.
Il y a 26 ans, les catholiques découvraient en Karol Wojtyla un pape sportif. Mais la maladie rattrapera rapidement le voyageur dynamique et les images de la fin de son pontificat resteront marquées par ses déplacements en fauteuil, ses apparitions publiques la voie tremblante, ses rictus de douleur…

Une succession de séjours à l’hôpital

Si Jean-Paul II semblait être au début des années 80 un pape infatigable, la deuxième moitié de son pontificat alimentera les rumeurs les plus diverses sur son état de santé. Et pour cause… Chaque année ou presque, le pape est hospitalisé. En 1992, une tumeur intestinale lui est retirée lors d’une intervention chirurgicale. S’agit-il d’un cancer du côlon ? L’année suivante en 1993, il tombe et se fracture l’épaule. 1994, la série continue : nouvelle intervention chirurgicale… Cette fois, c’est une mauvaise chute dans sa baignoire où il se fracture le col du fémur ; les médecins devront lui poser une prothèse de la hanche. Le pape a alors 74 ans. A cet âge, ce type d’accident n’est pas anodin. C’est le début d’un long tête à tête avec les nombreux médecins qui se presseront durant dix ans à son chevet. A Noël 1995, pris de violentes nausées, il doit interrompre la traditionnelle bénédiction "urbi et orbi", sous l’oeil des caméras du monde entier. Souffre-t-il alors des symptômes de l’appendicite pour laquelle il subira une opération en octobre 1996 ?
A ces nausées, ces chutes, ces vertiges qui le surprennent alors qu’il officie, s’ajoutent des signes plus visibles encore : le pape semble atteint par la maladie de Parkinson.

Les années Parkinson

Même si la maladie de Parkinson a longtemps été tue par les autorités pontificales, cette affection neurodégénérative frappe le pape depuis le début des années 90. A chaque apparition publique, les symptômes ne laissent guère de place au doute. Son attitude est rigide, ses membres tremblent, sa voix se fait moins précise jusqu’à devenir incompréhensible… Les traitements ne parviendront pas à enrayer le développement inéluctable de cette maladie. Les plus grands médecins tentent pourtant l’impossible, jusqu’au professeur Luc Montagnier, co-découvreur du virus du sida, qui aurait prescrit au Saint-Père, de l’extrait de papaye, dont les vertus restent pourtant à démontrer. Le pape qui parcourait le monde, rencontre de plus en plus de difficulté à se déplacer, à marcher. Aux "années Papamobile", conçue pour le protéger des attentats, succèderont les "années fauteuil" : l’arthrose le handicape considérablement à partir de 2002, le pape est alors incapable de se tenir debout et dira même la messe assis.

La fin d’une longue agonie

En 2003, lors de son voyage en Slovaquie, le Souverain pontife apparaît totalement impotent. Depuis, ce ne sont qu’images de souffrance, de décrépitude… Alors que nos sociétés ont pour habitude de cacher leurs malades, le pape ne vivra pas reclus ; il se montrera dans toute sa douleur et s’exposera dans son combat contre la maladie. Nul ne cachait la présence permanente à ses côtés de médecins, disposant d’oxygène, de défibrillateur cardiaque et de poches de sang pour parer à toute urgence.
Mais c’est début 2005 que tout semble s’accélérer. L’épidémie de grippe qui atteint l’Italie n’épargne pas le Vatican. Des complications respiratoires obligent à une hospitalisation du pape le 1er février. Il est affecté d’une laryngo-trachéite aiguë et des crises de spasmes du larynx rendent sa respiration difficile. Une situation extrêmement dangereuse pour les malades atteints de la maladie de Parkinson qui risquent d’étouffer en cas d’encombrement des bronches.
Dans l’incapacité de parler, le Vatican annonce le 5 février qu’il ne pourra pas présider la cérémonie des Cendres. Si fin février, il apparaît de nouveau en public pour prononcer quelques mots, il sera vite rattrapé par la maladie et à nouveau hospitalisé le 24 février pour subir une trachéotomie. Une intervention qui implique la mise en place définitive d'une canule dans la trachée…
Amaigri, plus affaibli encore, le pape ne fera plus que de très courtes apparitions publiques et ne pourra pas assister aux cérémonies de Pâques. La semaine suivante, il sera victime d’une grave infection urinaire. Le 1er avril, un communiqué faisait état d’une situation critique et mentionnait l’assistance respiratoire sous laquelle il était placée. Le lendemain, le Saint-Siège annonçait la progressive perte de conscience, puis sa mort dans ses appartements privés.
Aude Maréchaud

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