Le 1er mai prochain, à l’occasion de la Journée de la divine miséricorde, le Pape Jean-Paul II sera béatifié, un peu plus de six ans après sa mort. «Je suis guérie, c'est l'oeuvre de Dieu, par l'intercession de Jean-Paul II. C'est quelque chose de très fort, de difficile à expliquer avec des mots». Le 30 mars 2007, Sœur Marie Simon-Pierre, religieuse française de la congrégation des Petites Sœurs des maternités catholiques, revenait sur le miracle de sa guérison de la maladie de Parkinson lors d’une conférence de presse donnée à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). «Tout ce que je peux vous dire, c'est que j'étais malade, et que maintenant je suis guérie. Maintenant, c'est à l'Eglise de se prononcer et de reconnaître si c'est un miracle», avait-elle ajouté, avec humilité.
Le fait miraculeux remonte au mois de juin 2005. Atteinte de la maladie de Parkinson depuis 2001, le même mal qui rongeait le pape Jean-Paul, Sœur Marie Simon-Pierre vivait un véritable calvaire au quotidien. «La maladie évoluait doucement au début mais, au bout de 3 ans les symptômes s’amplifiaient, accentuant les tremblements, les raideurs, les douleurs, les insomnies. ..», expliquait-elle, dans le témoignage qu'elle avait donné au postulateur de la cause en béatification. «A partir du 2 avril 2005 la maladie me ravageait de semaine en semaine, je me voyais diminuer de jour en jour, je ne pouvais plus écrire étant gauchère ou si je le faisais, j’étais difficilement lisible. Conduire ne m’étais quasiment plus possible hormis sur des trajets très courts car ma jambe gauche connaissait des périodes de «blocage» et la raideur ne facilitait pas la conduite. Il me fallait de plus en plus de temps pour accomplir mon travail celui-ci était devenu très difficile, travaillant en milieu hospitalier. J’étais fatiguée et épuisée», constatait-elle.
A la mort de sa Sainteté, le 2 avril 2005, la sœur-courage est effondrée: «Je venais de perdre un ami, celui qui me comprenait et me donnait la force d’avancer. Dans les jours qui suivirent, je ressentis comme un grand vide mais en même temps j’avais la certitude qu’il était toujours présent». Dès lors, les symptômes de la maladie de Parkinson empirent et l’on redoute le pire. Le 2 juin après-midi, raconte la religieuse, sa supérieure lui demande d’écrire le nom de «Jean-Paul II». La première tentative est illisible, mais dans la soirée, comme habitée par une force invisible, Soeur Marie Simon-Pierre réécrit le nom du Pape.
Béatifié le 1er mai prochain
«Cela faisait exactement 2 mois que Jean Paul II nous avait quitté pour la Maison du Père, se rappelle-t-elle. A 4h30, je me réveillais, stupéfaite d’avoir dormi. D’un bond, je sortais de mon lit, mon corps n’était plus endolori, plus aucune raideur et intérieurement je n’étais plus la même». Comme elle l’explique, sa guérison soudaine est «un mystère difficile à expliquer avec des mots». «C’était le 3 juin, fête du Cœur Sacré de Jésus. A la sortie de la messe, j’étais convaincue que j’étais guérie… ma main ne tremblait plus du tout. Je partis écrire de nouveau et à midi j’arrêtai brutalement tous mes médicaments», se souvient-elle enfin. Depuis ce jour, Soeur Marie Simon-Pierre, qui était auparavant suivie par un neurologue, a repris une vie normale, sans ressentir le moindre mal. Pour que le miracle soit certifié, l’Eglise a mené son enquête, en recueillant des témoignages et l’avis de nombreux experts médicaux. Le dossier a ensuite été transmis à la Congrégation des causes des saints, qui jugent aussi bien de l’aspect médical de la guérison miraculeuse que de sa dimension théologique. Il y a trois jours, cette dernière, réunie en session ordinaire, a rendu «une sentence unanime affirmative», a indiqué le Vatican, cité par «La Croix». La béatification du Pape Jean-Paul II a été accélérée du fait de «l'imposante réputation de sainteté dont jouissait le pape Jean Paul II pendant sa vie, à sa mort et après sa mort». Pour qu’il soit ensuite canonisé – et donc considéré comme un Saint – un deuxième miracle devra être attesté après sa béatification.
Le 1er mai prochain, Benoît XVI présidera la cérémonie qui se déroulera sur la place Saint-Pierre de Rome, devant des centaines de milliers de fidèle. La date choisie est bien sûr hautement symbolique : elle correspond à la Journée de la divine miséricorde qu’avait instaurée le Pape Jean-Paul II le 30 avril 2000, le jour de la canonisation de sœur Faustine. ParisMatch